En Suisse, après 50 ans, une femme sur 2 et un homme sur 5 souffrira d’une fracture ostéoporotique dans le reste de sa vie.
Les fractures ostéoporotiques sont des fractures survenant dans des sites particuliers (vertèbre, col du fémur, zone sous-capitale de l’humérus et poignet) lors de traumatismes minimes ou sans traumatisme. Ces fractures sont associées à des coûts élevés : à la fois en terme de souffrance individuelle, hospitalisation, opérations, mais aussi parfois perte d’autonomie, mais aussi ont un impact majeur sur les coûts de la santé. En 2019, en Suisse, il y a eu 82'000 nouvelles fractures, soit 226 fractures par jour, ou 9.4 fractures par heure. Ceci nous a coûté 3.4 mia d’Euros, dont 2.6 mia pour les frais d’hospitalisation et opération, tandis que les coûts liés à l’invalidité induite par la fracture ont été de 746 mio. Le poste le moins coûteux de la prise en charge de l’ostéoporose est le coût des médicaments, qui n’est que de 60 mio. (Source : Switzerland Infographic_German.pdf (svgo.ch))
Avec le vieillissement de la population occidentale, l’ostéoporose et les fractures ostéoporotiques sont en augmentation dans tous les pays. Cela aura donc un impact énorme sur les coûts de la santé. En Suisse, nous sommes sur le podium concernant le nombre de fracture, et bons derniers en ce qui concernent leur prise en charge.
Pourquoi en parler dans un blog sur le diabète ?
Parce que le diabète est un facteur de risque de plus pour l’ostéoporose. Les facteurs de risque classiques de l’ostéoporose sont l’âge, le sexe féminin, les antécédents familiaux, les problèmes hormonaux de la thyroïde, parathyroïdes ou des hormones sexuelles, le manque de calcium et de vitamine D, la prise de cortisone, la coeliakie, la malabsorption (y compris après by-pass gastrique) et d’autres plus rares. Mais le diabète, par des mécanismes multiples, joue aussi un rôle important et augmente le risque de fracture ostéoporotique entre 1.2 et 1.8 x. Les mécanismes exacts de l’impact du diabète ne sont pas encore complètement éclaircis, mais sont partiellement en rapport avec la toxicité de l’hyperglycémie chronique mais aussi avec les traitements (médicamenteux ou par insuline) et les complications du diabète, par exemple la neuropathie et la macro-angiopathie. (Sources : 2016_Diabetes_FactSheet_French.pdf (osteoporosis.foundation).
Même si les mécanismes mis en jeu dans le diabète ne sont pas complètement éclaircis, les thérapies classiques contre l’ostéoporose sont tout aussi efficaces chez les diabétiques que chez les non diabétiques. Dans ce contexte, si vous êtes une femme diabétique de plus de 50 ans ou un homme diabétique de plus de 65 ans, vous pourriez une fois demander à votre médecin d’établir votre profil individuel de risque d’ostéoporose et discuter des mesures de prévention, ou de traitement, si vous avez déjà souffert d’une fracture ostéoporotique.
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